Awra femme : la nudité des femmes musulmanes
Il est bien connu de tous que la femme musulmane doit se voiler le corps ainsi que la tête lorsqu’elle se trouve en présence d’hommes qui lui sont étrangers. Toutefois, ce qui est moins répandu concerne la awra femme, et notamment la connaissance de savoir ce qui lui est autorisé de dévoiler, à qui et dans quel cadre.
Que désigne la awra femme ?
Le terme awra qui s’orthographie de la manière suivante en arabe: عورة désigne littéralement les parties du corps de la personne qui, par pudeur, doivent être cachées. En effet, la religion musulmane accorde une valeur particulière à la pudeur.
Pour couvrir la nudité, les femmes musulmanes ont recours à des vêtements mastour. Elles doivent ainsi faire preuve de pudeur dans leurs comportements, ainsi que dans leurs tenues vestimentaires.
Les règles et les limites concernant la pudeur du musulman et de la femme musulmane ont parfaitement été expliquées par les jurisconsultes musulmans. Ainsi, l’Islam autorise sous conditions aux croyants de se dévêtir devant certaines personnes, explicitement mentionnées, ainsi que les limites de ce qu’elles peuvent dévoiler.
La awra femme : Quelle est-elle ?
La awra de la femme musulmane diffère selon les cas de figure. En effet, sa nudité variera selon si elle se trouve en présence d’hommes avec qui elle ne peut pas se marier, qu’on appelle en arabe : “maharims” de celle en présence d’hommes étrangers, appelés en arabe : “ajanib”.
Lorsque une musulmane se trouve en présence d’hommes inconnus, il lui incombe de se couvrir le corps, ainsi que la tête. Pour certains savants, le visage également avec un voile intégral. Pour cela, elle se couvre d’un khimar long. En effet, le dalil se trouve dans la parole d’Allah, à la sourate Al Ahzab verset 33.
Les savants ont expliqué que par “grands voiles”, il faut sous-entendre un long voile, qui recouvre l’ensemble de la awra femme. Ainsi, il doit remplir les conditions du voile légiféré appelées en arabe hidjab char’i.
Si la musulmane trouve un vêtement qui remplit ces conditions, alors, elle a le droit de le porter en présence d’hommes étrangers et donc, possible au mariage. Le but du voile de la croyante reste de préserver sa personne du regard des hommes inconnus. Ils pourraient notamment éprouver du plaisir à la regarder. On peut donc penser que le voile islamique préserve son honneur et sa chasteté. Cacher sa awra femme n’a donc rien de rabaissant ou d’humiliant pour une femme musulmane. Il s’agit plutôt d’une marque de respect et de bienséance pour la femme et celles et ceux qui l’entourent. Telle est la vision de l’Islam.
Heureusement, la femme voilée a le droit de s’embellir sous certaines conditions. En effet, l’islam lui autorise, voire lui recommande dans certains cas de figure, de s’embellir et de porter de beaux vêtements. Toutefois, ce cadre reste bien défini.
La femme voilée en présence de ses “maharims”
La awra femme en présence de ses maharims diffère de celle en présence d’hommes inconnus. Et ce, parce qu’elle se trouve en compagnie d’hommes qui lui sont légalement interdits d’épouser. On trouve la preuve de cette règle, dans la parole d’Allah, précisément à la sourate An Nur, le verset 33.
Voici donc ce qu” le droit de dévoiler la croyante devant ses “maharims” ainsi que les femmes musulmanes, c’est :
- La tête dans son ensemble (cheveux, oreilles…).
- Le cou et la nuque.
- Les avant-bras (où se trouvent les bijoux).
- Le bas des jambes et les pieds.
De cette manière, il est autorisé aux femmes croyantes de se dévoiler lorsqu’elles se trouvent en présence d’hommes qui leur sont interdits au mariage comme explicitement énoncé dans le Coran. Néanmoins, elles n’ont pas le droit de s’habiller de telle sorte qu’on puisse voir : les bras, le dos, le haut des jambes et la poitrine. Ceci fait partie des choses illicites, même devant les oukhty (awra entre femme) ou les maharims.
Et concernant ses pieds et sa voix
En islam, on considère que les pieds font partie de la awra femme, et représentent une parure. Par conséquent, il faut les dissimuler à l’aide d’un long voile couvrant le corps et les pieds. Aussi, les chaussures font parfaitement l’affaire.
Cependant, comme l’a expliqué Cheikh Al Albani, rahimahoullah, ces chaussures ne doivent pas comporter de couleurs attrayantes. En effet, elles pourraient attirer les regards et l’attention sur celle qui les porte. La Sounnah préconise la discrétion et la pudeur pour la musulmane voilée. La preuve de cela réside dans la parole d’Allah Azzawajal, à la sourate An Nour , le verset 31 :
“Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds afin que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures.”
Hélas, de nos jours il n’est pas rare de voir des femmes musulmanes qui par ignorance, très certainement, laissent leurs pieds visibles en se chaussant par exemple de claquettes et sandales. Pourtant, les sahabiyyat accordaient une grande importance concernant leur awra femme. Et elles considéraient que leurs pieds en faisaient partie.
Concernant l’appartenance de la voix à la awra femme, les gens de science ont divergé. Certains voient qu’elle n’en fait pas partie, tandis que d’autres ont émis un avis contraire. Des oulémas ont même émis un avis défavorable concernant la publication de contenus audios sur les réseaux pour les femmes, même s’il s’agit de la récitation du Noble Coran.
La awra femme devant le mari
Évidemment, la femme n’a pas pour obligation de porter le hijab devant son époux. Bien au contraire, l’islam lui conseille de s’embellir pour lui en portant de beaux vêtements, et en soignant son apparence. Tout comme il incombe à l’époux de s’embellir pour son épouse. En agissant ainsi, la femme peut espérer obtenir la récompense d’Allah, car cela amène épanouissement et satisfaction de l’époux. Il n’y a donc pas de limites à respecter devant le mari. La femme a la possibilité de porter n’importe quelle tenue vestimentaire comme embellissement.
Même si là encore, certains oulémas ont émis des réserves. Cheikh Al Fawzan, hafidahoullah, a d’ailleurs déclaré dans une fatwa qu’une femme musulmane n’a pas le droit de porter de pantalons. Finalement, la awra femme soulève de nombreuses questions qui présentent des divergences d’opinion. Mais nos oulémas se rejoignent sur les grandes lignes. Une croyante qui craint Allah doit porter le voile obligatoirement et opter pour des vêtements mastour.